BELFORT - FONTAINE |
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L'aérodrome de Belfort-Fontaine (90) est une ancienne base aérienne de dispersion OTAN. Avant sa construction, un terrain d'aviation sans piste en dur se trouvait déjà à l'Est du village de Fontaine. Cet aérodrome accueillit ainsi des Sabre canadiens venus de la base de Grostenquin (appartenant en l'occurrence au 421e Squadron) qui s'y déployèrent en juillet 1955, lors de l'exercice inter-alliés Carte Blanche.
Par la suite, ce furent surtout les F-86K de Colmar qui se déployèrent à Belfort-Fontaine. Si en théorie, les deux escadrons de la 13e ECTT (EC 1/13 "Artois" et 2/13 "Alpes") pouvaient s'y déployer indifféremment, en pratique, ce fut surtout l'escadron 1/13 qui sortit à intervalles régulier cette base de dispersion de sa torpeur, notamment lors des célèbres exercices Rebecca de l'armée de l'air. En effet, lors d'un déploiement d'escadron, un échelon roulant précédait les avions de quelques jours pour mettre en place le campement comportant des cuisines mobiles, des tentes et salles d'opérations sur remorque, et tout l'équipement nécessaire à l'unité pour rester opérationnelle au départ d'une base demeurant "nue" le reste du temps. En dehors des périodes de manoeuvres de la 13e ECTT, tous les équipements de déploiement étaient entreposés dans des dépôts situés à l'extérieur de la base de Colmar, à Blodelsheim, à l'Est de la BA132, dans l'espoir qu'une attaque de cette dernière épargnerait le matériel de dispersion, permettant ainsi aux Sabre épargnés de continuer d'opérer depuis Belfort. Alain Brossier évoque également une anecdote qu'il a vécue à Belfort et qui dénote bien des conditions d'opérations spartiates sur ces bases de desserrement. Un matin, récupérant ses effets de vol et son casque contenant ses gants - l'ensemble ayant été remisés la nuit durant sous la tente réservée à cet effet - le pilote monte à bord de son F-86K, se brêle, sort ses gants de son casque, et les pose sur la console droite de son cockpit afin d'enfiler son casque. C'est alors qu'Alain Brossier voit une petite souris surgir de ses gants et se faufiler derrière le tableau de bord! L'intérieur de ses gants et ses sous-gants sont en charpille. Pour ne pas faire attendre son leader, le pilote fait comme si de rien n'était et met en route, offrant un baptême de l'air aux frais du contribuable à l'intrépide rongeur, au risque qu'il n'aille grignoter quelques fils vitaux derrière le tableau de bord! L'incident signalé au retour à Colmar semble ne pas avoir été suivi de conséquences dramatiques... Le premier déploiement de F-86K de Colmar vers Belfort-Fontaine eut lieu à l'automne 1958. L'escadron 1/13 Artois mit le cap sur la base franc-comtoise le 7 octobre 1958, et n'y resta qu'une journée. Ce fut l'occasion pour les pilotes de se familiariser avec l'approche de ce terrain et d'y effectuer des tours de piste avant de regagner la BA 132 le soir même. Fin février 1959, le même escadron 1/13 déploya à nouveau ses Sabre à Belfort à l'occasion d'un exercice Rebecca. La base de dispersion eut, dès le mois de juin suivant, l'occasion de resservir à la suite de déclarations belliqueuses de Nikita Krouchtchev, qui engendrèrent un nouveau déploiement de Sabre colmariens à Belfort pendant plusieurs semaines. Durant la seconde moitié de l'année 1959, quatre exercices Rebecca supplémentaires eurent pour conséquence le desserrement d'un escadron de F-86K de la 13e ECTT sur Belfort : d'abord les 2 et 3 juillet, puis du 27 au 29 octobre, le 30 novembre et à nouveau les 4 et 5 décembre 1959. Du 20 au 30 septembre 1960, l'exercice atomique Flashback, organisé par le SHAPE réveille à nouveau le terrain de Belfort : l'EC 1/13 y est déployé au moins pendant les trois premiers jours de l'exercice. Le dernier déploiement des F-86K de l'EC 1/13 de Colmar eut lieu au cours de l'exercice Check Mate à partir du 17 septembre 1961. Pour autant la base de Belfort-Fontaine n'avait pas fini de servir, puisque les nouveaux appareils de la 13e Escadre de Chasse vinrent eux-aussi régulièrement s'y déployer. Les premiers desserements de Mirage IIIC ont ainsi lieu à partir de 1963.
Les compagnies Air Alsace, puis TAT, assurèrent des liaisons régulières avec Paris jusqu'au milieu des années 1980, mais la proximité de l'aéroport de Bâle-Mulhouse mit un terme à cet épisode.
Le terrain de Belfort reçut cependant encore occasionnellement la visite de chasseurs après son transfert à la DDE 90, lors de manoeuvres ponctuelles ou de journées de relations publiques organisées par l'armée de l'air.
Note du webmaster : les photos ci-dessus sont légèrement hors-sujet, car postérieures à la période OTAN. Fin mars 1984, la BA 132 de Colmar-Meyenheim, en partenariat avec la BA 116 de Luxeuil, organisa une journée de relations publiques dans le cadre des grandes manoeuvres AIREX 84, pour présenter aux populations locales les nouveaux matériels mis en oeuvre et suggérer des vocations auprès des jeunes Franc-Comtois. Une exposition statique leur était proposée, présentant notamment un Mirage F1, un Jaguar, un véhicule d'intervention blindé et un canon anti-aérien bitube de 20mm.
Le Conseil Général du Territoire de Belfort racheta la plate-forme en 1992 pour la transformer en zone industrielle, l'Aéroparc, consacré notamment au fret et à la logistique.
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Dernière mise à jour : 23/01/15 |
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